LE BEAU EN TOUTE CHOSE
Bouche bée devant la belle toile de maître,
Emporté par le cri de ces violons qui pleurent,
Enivré des parfums de mousse et de violette,
Ebloui par la grâce de ta dame de cœur,
Tu vois le beau dans toutes ces belles choses.
Si, tu jettes sans voir, la croûte déchirée,
Que tu fermes tes oreilles au chanteur raté,
Que tu détournes le nez avant d’avoir humé
Les odeurs pesantes des camps d’immigrés,
Tu ne peux entrevoir l’émotion du peintre,
Tu ne peux ressentir de la voix éraillée,
La détresse ou l’amour qu’il voulait exprimer,
Et des déracinés la mortelle complainte.
Ce qui est apparent est juste un habillage.
Ce qui est invisible renferme tout l’indicible,
Transcendant d’émotion les âmes sensibles
Qui, derrière, puisent le beau, l’espace du voyage.