LE PAON, LA DINDE ET LE DINDON
A l’heure où les cloches sonnaient ding-dong ding-dong,
Ailes dessus dessous, ces deux dignes dindons
Se rendaient à l’église pour aller faire un don,
Voulant de leurs péchés obtenir le pardon.
La dinde et le dindon de concert glougloutant,
Croisèrent sur le chemin un bellâtre paon,
Don Juan de basse-cour doux dingue des dindes,
Il était surnommé paon paon cochon des dindes.
Ce dernier, subjugué par la si belle dinde,
Paonna au dindon de lui louer sa femme,
Même si cela devait coûter une blinde,
Tant sa libido l’émoustillait de ses flammes.
Le dindon accepta pour une somme telle,
Qu’il sembla trop heureux de se séparer d’elle.
Faut dire qu’une maîtresse aux bien plus chaudes ailes
L’emmenait chaque soir voir le septième ciel.
Dinde et paon repartirent aile dessus dessous,
Naïf et triomphant, il déploya sa roue,
Sans savoir que dindon était aussi faisan
Et qu’en plus du pognon avait un autre plan.
Il appela Noël son ami charcutier
Lui vendit le paon, stupide gallinacé
En lui disant qu’un paon à ce point aussi con
Ne pouvait terminer qu’en place d’un chapon.
Il faut être attentif quand des cloches résonnent,
Aux propos d’un dindon, fine cloche qui raisonne
Au risque, pour un paon, de terminer en farce,
Et d’être de l’histoire, le dindon de la farce.